"Vous voulez les pauvres secourus - je veux la misère abolie"
Victor HUGO.

samedi 24 novembre 2012

Capacité de choisir, capacité de comprendre.


Depuis le 31 octobre, les usagers du métro parisien ont pu découvrir la nouvelle campagne choc de communication du HCR, le Haut Commissariat aux Refugiés des Nations Unies. Attirant l'attention sur le sort des réfugiés, cette campagne intitulée "Dilemmes"évoque des scènes de conflits et cherche à décrire les choix difficiles auxquels les réfugiés sont confrontés. Insistant sur le coté déchirant de la situation, le HCR affiche ouvertement sa volonté de créer l'empathie chez le spectateur.

Néanmoins, il me semble que l'on dépasse ici la figure classique de la victime définie par son état. Tout en jouant sur l'empathie, la démarche va plus loin que la simple recherche du "pathos" comme c'est  trop souvent le cas dans la communication des organisations humanitaires. 

vendredi 9 novembre 2012

Le coté obscure de l'Humanitaire.

Peut-être avez vous entendu que le groupe de loisir Disney avait récemment racheté les droits de la très célèbre épopée "Star wars"; lui assurant ainsi un réjouissant avenir financier. 

Les fans de la saga de science fiction rivalisent depuis d'imagination pour marquer leur approbation ou leur mécontentement face à ce choix. 


Cependant des fans d'un tout autre genre* se sont rappelé, à travers cette nouvelle, d'une autre rencontre  avec Disney. 
En effet, dès 1986, l'association Médecins Sans Frontières avait lancé une opération de communication dans le fameux Journal de Mickey. Si l'on est aujourd'hui moins habitué à voir l'association s'adresser à des publics si jeunes, cette bande dessinée retrace des moments forts de l'histoire de l'association - tant sur le plan du contenu que sur la forme de communication elle même. On appréciera tout particulièrement de retrouver l'ancien logo de l'association quelle avait du abandonner en octobre 1994 car trop resemblant à celui du Comité International de la Croix-Rouge

 


* Merci à Augustin Westphal de Médecins Sans Frontières d'avoir retrouver ces documents d'archives. 

mardi 21 février 2012

Les dessous de Médecins Sans Frontières

À l'occasion du quarantième anniversaire de Médecins Sans Frontières (MSF), l'émission géopolitique d'Arte, Le dessous des cartes revient sur l'histoire de l'organisation humanitaire. A travers 2 numéros, Le dessous des cartes nous livre sa compréhension de l'association et de son action et je vous invite à visionner ici  le premier volume: 


C'est le Laboratoire d'études politiques et d'analyses cartographiques (LEPAC), dont Jean-Christophe Victor est le fondateur, qui réalise depuis 1990 le contenu des émissions du dessous des cartes, et c'est Virginie Raison, directrice du LEPAC qui signe ici les textes de ces numéros. Une auteure avertie sur l'association puisque Virginie Raison a également siégé pendant 9 ans dans des conseils d'administrations de Médecins Sans Frontières. 

jeudi 1 septembre 2011

Humour humanitaire ?


Internet fourmille de clichés à vocation humoristique, que les blogueurs dénichent, classent, répertorient. 
La violence, les armes et les conflits armés comptent bien sur parmi leurs sujets d'inspirations. Cette photo trouvée sur l'un de ces blogs évoque étrangement une argumentation de l'universitaire américain Louis Henkin dans son ouvrage How Nations Behave -1


Pour Henkins,  le droit international ne s'adresse pas principalement aux «éléments criminels» d'une part ou aux «saints» de l'autre. La loi vise principalement  la «masse» en entre les deux, à ceux qui, bien que généralement respectueux de la loi, pourraient être tentés de certaines violations par intérêt immédiat. 



-1. Louis Henkin, How Nation Behave 94 (2d ed. 1979).

vendredi 12 août 2011

Les victimes un peu trop souvent oubliées de la violence.


Les journalistes et humanitaires abordent régulièrement la question de l'insécurité sous l'angle des attaques qui sont dirigées contre ces derniers - contribuant à développer un mythe erroné du "héros humanitaire" - le CICR* aborde cette fois la question sous un angle beaucoup plus pertinent: celui de la menace sur les soins de santé, il consacre à ce dossier une rubrique complète est détaillée. 
Insistant sur le fait que les attaques délibérées contre les personnels, les structures de santé et les patients constituent des violations du droit international humanitaire, ils rappellent que ces attaques limitent considérablement l'accès aux soins de santé pour d’innombrables personnes qui souffrent de maladies chroniques ou de problèmes de santé liés à la guerre, et que ce sont les patients qui sont les  premières victimes des ces actes.  




vendredi 29 juillet 2011

L'approximative couverture médiatique de la "famine dans la corne de l'Afrique".


Au moment où ces lignes sont écrites, des détails sur la situation nutritionnelle dans la corne de l'Afrique sont encore en train d'émerger, mais alors que l'ampleur et/ou la gravité du phénomène de stress alimentaire que connait la région ne sont pas encore très clairs, il est surprenant d'observer le traitement médiatique qui en est fait. 

D'innombrables « experts » en géopolitique faisaient la queue pour nous dire, après que l'ONU ait officiellement décrété l'état de famine, le mercredi 20 juillet dans deux régions de Somalie, que la Corne de l’Afrique dans son ensemble connaissait une crise effroyable.

lundi 6 juin 2011

Des frappes par hélicoptères en Lybie ou la question du Jus ad Bellum/Jus in Bello.


Alors que l'Otan - qui intervient sur mandat du conseil de sécurité des Nations-unies - annonçait l'extension de sa mission en Libye pour 90 jours supplémentaires, nous apprenions que près de deux mois après le début de son intervention, et pour la première fois, des hélicoptères de combats venaient de prendre part aux hostilités contre le régime de Kadhafi. Liam Fox, le secrétaire à la défense britannique, déclarait, à l'occasion d'une conférence à Singapour, qu'il s'agit pour lui d'une évolution logique de l'intervention de l'Otan en Libye, et qu'il était important de montrer une volonté d'utiliser l'ensemble des moyens à disposition pour mettre à mal le système de commande et de contrôle de Kadhafi. 

Mais, alors que Monsieur Fox se montre prompte à justifier cette évolution des formes de combats sur des considérations militaires; et alors que la Russie s'inquiète d'un possible dérapage vers une opération terrestre qu'elle qualifie de "déplorable", soulevant la question du droit de faire la guerre, on constate que ce sont ici des craintes liées à l'implication des parties dans le conflit qui régissent le débat sur les moyens utilisés dans la guerre, et non des arguments visant à la protection des populations sur place.